Roman traduit du japonais par Elisabeth Suetsugu
Paru en 1965 au Japon, couronné du premier prix Tanizaki, le roman de Kojima Nobuo est considéré dans son pays comme une œuvre essentielle sur le Japon d’après-guerre et l’ébranlement d’une société obligée de faire face à la démocratie, au mode de vie et de pensée à l’américaine après la défaite de 1945. Dans ce « cercle de famille » qui n’est que le reflet d’une société tout entière, jouent des forces contradictoires qui vont peu à peu désunir des liens en fragile équilibre. L’infidélité de l’épouse Tokiko avec un soldat américain, l’intrusion de l’étranger, puis la maladie précipitent la dissolution de ce petit univers dont l’auteur décrit avec subtilité les moindres nuances, tensions, aspirations et discordances. Le Cercle de famille est une œuvre brillante et mélancolique comme un soleil noir sur un moment clé du Japon, et s’il nous éclaire sur le passé, il donne en même temps une image plus précise du présent, voire de l’avenir, si l’on pense avec Kojima Nobuo que la littérature est douée d’un « caractère prémonitoire ».
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